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Inspirée de la silhouette féminine, taillée et sculptée en cuivre patiné de vert-de-gris, posée sur un piédestal en placage de granite rose, c’est la statue de la liberté, un monument emblématique des États-Unis. Derrière ce grand personnage coiffé d’un diadème à sept branches et brandissant un flambeau se cache une grande histoire.
L’idée originale : un cadeau de la France aux États-Unis
Si la statue de la liberté fait aujourd’hui l’objet de nombreuses discussions, notamment sur de célèbres sites comme Little Caro in Big Apple, c’est essentiellement grâce au professeur Édouard de Laboulaye, un juriste et un homme politique français. L’idée lui est apparue au cours d’une collecte de fonds organisée en 1865 par le quotidien « Le Phare de la Loire » pour honorer la veuve d’Abraham Lincoln, le président américain assassiné.
Le professeur nourrissait une profonde admiration pour les États-Unis, un pays qu’il considérait comme le modèle de la république et des droits de l’homme. Pour lui, il fallait absolument témoigner aux Américains cet immense amour qu’il éprouvait pour leur façon de valoriser les valeurs et les droits de l’être humain. Il a donc pensé à leur offrir un monument commémorant le centenaire de la Déclaration d’indépendance de 1776, signée lors de la guerre d’indépendance contre la Grande-Bretagne, à laquelle la France avait participé.
Il y voyait une grande opportunité de renforcer les liens d’amitié entre les deux pays et d’en profiter pour encourager les aspirations démocratiques du peuple français.
La conception et la construction : l’œuvre de Bartholdi et d’Eiffel
Prêt à conduire son projet jusqu’à son terme, le professeur Laboulaye prit la décision de confier sa réalisation au sculpteur français Auguste Bartholdi, un personnage qui tenait déjà une forte réputation pour avoir réalisé plusieurs statues monumentales par le passé. Ce dernier, dans la quête de sa muse s’est intéressée à la Libertas, la déesse romaine de la liberté, à la Marianne, le symbole de la République française, et à sa propre mère, dont il reproduisit les traits.
Dès qu’il retrouve son âme d’artiste, il fait plusieurs esquisses et modèles réduits avant de se rendre sur le sol américain en 1871 pour choisir l’emplacement de la statue. Après une petite exploration des plus grandes villes des USA, son choix s’est finalement porté sur l’île de Bedloe, un endroit désormais mythique situé à l’entrée du port de New York, t’offrant une vue imprenable sur la ville. Il demande ensuite l’accord du président américain Ulysses S. Grant, qui accepta que l’île devienne un territoire fédéral.
De retour en France, Bartholdi s’est mis à construire la statue en 1875, dans son atelier de Paris. Dans sa grande ingéniosité, l’artiste a jugé bon de diviser son œuvre en 350 pièces qui seront ensuite assemblées sur une structure métallique conçue par l’ingénieur Gustave Eiffel, le futur créateur de la tour Eiffel.
L’inauguration et la postérité : un symbole universel
Avant de se retrouver sur le sol américain et d’être assemblée, la statue de la liberté fut d’abord exposée au public à Paris en 1884 sur le Champ-de-Mars, pendant neuf mois. C’est après cet épisode qu’elle prit la mer pour les USA sur le navire français, l’Isère. Les américains l’ont alors remontée sur son socle qu’ils avaient pris le soin de construire sur l’île de Bedloe, rebaptisée Liberty Island en 1956.
La statue de la liberté fut officiellement inaugurée le 28 octobre 1886, en présence du président américain Grover Cleveland, de Bartholdi, de Laboulaye et de milliers de spectateurs. Une cérémonie solennelle fut suivie d’un défilé militaire et d’un feu d’artifice. La statue fut éclairée pour la première fois le 1er novembre 1886, grâce à un système électrique installé par Thomas Edison. Elle devint rapidement un symbole de liberté et d’accueil pour les millions d’immigrants qui arrivaient à New York par bateau, en quête d’une vie meilleure.